Réflexion sur la notion de consentement dans les relations amoureuses à l'adolescence - LEGTA Roanne-Chervé


Dans le cadre de la semaine éco-citoyenne organisée au LEGTA de Roanne- Chervé, Muriel COLLANGES, enseignante en économie sociale et familiale a organisé un débat sur la notion de consentement avec des élèves d'une classe de 1ère SAPAT (services aux personnes et aux territoire) à partir du documentaire « sexe sans consentement » de Blandine GROSJEAN et Delphine DHILLY.


Les filles et les garçons participant à ces échanges recommandent cette action à tous les lycées dès la classe de seconde, « très utile » selon eux dans le cadre de la prévention des violences sexuelles. Le reportage pouvant faire écho à un vécu douloureux chez certain.es jeunes, il est recommandé d'être formé sur le sujet ou de faire appel à une association spécialisée.

Voir le documentaire :

https://www.telerama.fr/television/regardez-en-replay-sexe-sans-consentement,-reflexion-sur-la-zone-grise,n5519629.php

Résumé : Elles n'ont pas consenti mais ont cédé. Elles ne se sont pas débattues mais n'étaient pas d'accord. « Pour faire plaisir », par peur de « passer pour coincée », par crainte de violences plus grandes, Natacha, Celia, Juliette, Floriane et Louise ont vécu une expérience sexuelle forcée, qu'elles ont parfois mis des années à reconnaître comme telle. Ces jeunes filles, et l'une de leurs aînées, Mary, racontent, face caméra, ce jour où l'atteinte est venue d'un ami, d'une connaissance rencontrée dans un contexte familier. La force du film est de s'aventurer sur un terrain rarement exploré : cette « zone grise » de la sexualité, où peuvent se produire des dérapages, des viols qui ne disent pas leur nom, des contraintes sans brutalité physique ni menace. Toutes, à leur manière, ont ressenti ce moment de choc qui empêche de réagir, expriment le sentiment d'être allées « trop loin pour reculer », et même parfois, après coup, « d'usurper la place de victime ». extrait Télérama


Commentaires de Catherine PAQUERIAUD, infirmière coordonnatrice du personnel infirmier de l'enseignement agricole auprès de la DGER (Direction générale de l'enseignement et de la recherche)

Ce reportage nous montre la difficulté pour certain-e-s jeunes de pouvoir communiquer avec l'autre, de s'affirmer, voire de s'opposer lors de leurs premières relations amoureuses et sexuelles non « consenties ».

Une enquête réalisée par l'Institut National de la Jeunesse de l'Education Populaire (INJEP), « Consentir à â?¦ » : la sexualité à l'adolescence aux prises avec les normes socio-éducatives, octobre 2015 part du constat que le consentement est une question récurrente dans les séances d'éducation à la sexualité en milieu scolaire et vient confirmer la difficulté à définir cette notion de consentement dans la vie affective et sexuelle des jeunes. « Néanmoins, que ce soit dans les propos des jeunes comme dans ceux des intervenant-e-s en milieu scolaire, le consentement est essentiellement approché comme une seule question de conscience et de responsabilité individuelle, alors qu'elle est indissociable du contexte social dans lequel elle émerge ».
En effet, la littérature nous apprend que la sexualité humaine se trouve à l'intersection des trois champs qui fondent notre humanité : le champs bio-médical, psycho-affectif et social.

Elle est une construction entre l'inné et l'acquis, entre la nature et la culture, c'est pour cela qu'il existe dans toutes les sociétés des règles pour organiser la sexualité du groupe et par là même une éducation à la sexualité, souvent informelle, répressive, non dite, exhibitionnisteâ?¦â?¦
Les coutumes des différents pays sont porteuses de normes et de valeurs spécifiques se rattachant à une culture et/ou à une religion. On distingue :
les valeurs sociales communes et incontournables pour une société, par exemple tolérance, solidarité, respect des autresâ?¦
les valeurs individuelles qui correspondent à ce que chacun croit être bien /bon pour lui, par exemple respect de soi, partageâ?¦
Les normes sont l'expression des valeurs et traduisent ce qu'il est convenu d'être ou ne pas être, de faire à titre individuel ou dans un groupe.
On peut distinguer des normes de conformité sociale, des normes qui se réfèrent à la biologie, aux statistiques, à la morale, à la psychologie.
L'école a choisi une éducation à la sexualité, verbale, explicite, formalisée afin que tous puissent entendre ce qui peut être dit de la sexualité humaine.
Les séances d'éducation à la sexualité et de la vie affective ne doivent donc pas être réduites à un apport d'informations sur les maladies sexuellement transmissibles, le VIH et les méthodes de contraception.

Bien au contraire, les intervenant.es doivent aider les jeunes à faire émerger leurs représentations sur la notion du consentement, les stéréotypes de genre, la stigmatisation de certains comportements, l'homophobie, la pornographie, les micro-violencesâ?¦afin de mieux comprendre et construire leur rapport à l'autre et à soi. Cela implique aux professionnels de faire également un travail sur leurs propres représentations avant toute intervention face à des adolescent.es.


Consentir à... Jeunesses, études et synthèses, observatoire de la jeunesse, n°29, oct.2015