Palmares 2023 Buzzons contre le sexisme
Descriptif du projet
En 2023, 11 lycées agricoles ont ainsi participé à BUZZONS CONTRE LE SEXISME, présentant au total 20 vidéos pour le prix spécial « Enseignement Agricole » (qui ont aussi concourues pour le palmarès national et le cas échéant pour le prix Spécial Occitanie)
Le classement que vous pouvez découvrir ci-dessous fût bien difficile à établir.
Palmarès Enseignement Agricole :
1er Prix : Stop au harcèlement de rue, Lycée Radinghem (62)
(récompensé également par le jury national par le 3ème prix ex-aequo)
2ème prix : Les véritables influenceuses du lycée privé de la vallée de l'Hérault de Gignac (34)
3ème prix : Clip Egalité Hommes-femmes dans le milieu agricole, Lycée La Vinadie, Figeac (46)1er prix ex æquo au niveau national et 2ème prix Occitanie)
ET EN BONUS ! un grand bravo au LPA de la Somme Péronne (80), ex æquo au niveau national, et prix du Festival féministe du film documentaire d’Arcueil, Femmes en Résistance, avec leur vidéo « Lycée de Filles »,qui a particulièrement touché les membres du jury national ainsi que les organisatrices du concours.
Les 3 prix de « l’ Enseignement Agricole » ont été remis par Sandrine Martinage lors de la cérémonie organisée dans le grand auditorium de l’Hôtel de ville de Paris le mercredi 24 mai 2023.
Les lycéen.es de Radinghem et de Péronne présent.es dans la salle ont été fier.e.s de voir leur vidéos projetées et d’entendre les commentaires élogieux des membres du jury.
Ce n’était pas une évidence pour moi. D’un point de vue pédagogique, j’ai toujours détesté le côté compétitif des concours. Mais en 2022, pour la première fois, je me suis lancé dans un concours.
J’ai participé avec une classe au Prix « Jeunesse pour l’égalité » avec une super classe de CAPA 2 SAPVER. Nous étions finalistes mais quand nous avons vu que les gagnants venaient de grands lycées et même d’hypokhâgne, ça a été terrible pour les élèves. Elles n’avaient aucune chance et elles se sont prises une sacrée gifle de violence symbolique en pleine face. Je m’en suis voulu de leur avoir fait subir ça.
Parmi les élèves qui ont participé au court-métrage « Lycée de filles », il y en avait 4 qui étaient dans cette classe de CAPA 2 SAPVER auparavant (Chloé, Camille, Elisa et Tya). Quand je leur ai proposé de participer à Buzzons contre le sexisme, elles étaient à la fois – et paradoxalement - défaitistes par avance et tout à fait revanchardes. Elles voulaient participer, tout en prévenant les autres élèves de la classe que les chances étaient faibles de réussir face à la concurrence – jugée déloyale – d’autres établissements scolaires.
De mon côté, en tant qu’enseignant, j’ai participé à ce concours parce qu’il y avait un Prix spécial Enseignement Agricole et qu’il était dommage de laisser passer une occasion de dénoncer le sexisme dans nos lycées à l’identité spécifique. C’était aussi l’occasion de parler des codes cinématographiques avec mes élèves (cadrage rapproché, montage cut, esthétique du noir et blanc, rythme et dosage de l’humour, etc).
Et c’est la force du message que nous voulions faire passer qui a écrasé tous nos doutes. Il fallait qu’on dénonce l’absence de mixité dans nos filières et les graves conséquences sociales qui en découlent. Il fallait que le jury de Buzzons contre le sexisme nous entende, il fallait qu’il voie les visages face caméra et entende les voix de ces jeunes filles « parquées entre filles « dans un lycée de filles quelque part dans un lycée professionnel agricole de la Somme.
Notre participation est devenue une évidence. Elle est devenue un cri.
Les élèves de la filière SAPAT ressentent une forme de sexisme institutionnel. Pour elles, les filières services aux personnes sont le fruit de la survivance des écoles ménagères du passé, où le public est naturellement 100 % féminin depuis toujours. Cette translation de la « bonne épouse d’agriculteur » à la « femme-qui-aide sur le territoire » ne les dupe pas. La vidéo montre au contraire une vraie prise de conscience. Pour la filière CGEH, c’est différent… Les garçons ont disparu progressivement des classes tout au long des vingt dernières années. Dans le même temps, les métiers liés au cheval se sont beaucoup féminisés et malheureusement, pour certains jeunes garçons, dévirilisés. Ils sont devenus « des métiers de filles ». Et nous sommes maintenant dans un cercle vicieux.
En SAPAT comme en CGEH, nous, les enseignants du lycée nous sentons bien impuissants… Dans la vidéo, à propos de l’éducation à l’égalité fille/garçon, une élève dit à un moment que « les profs prêchent un peu dans le désert » parce que les élèves sont « toutes d’accord avec eux »… C’est tellement vrai... C’est exactement ce que je ressens face à mes classes exclusivement féminines dans lesquelles les garçons ne veulent pas aller.
Participer à Buzzons contre le sexisme, accompagner le cri de révolte de mes élèves et filmer cette contestation bouillonnante, a ainsi été pour moi une façon d’agir vraiment. »
Ce qu’en disent les élèves :
Coline :
« Il y a encore trop de sexisme dans les lycées, notre vidéo a servi à faire passer un message »
« Je suis contente d’avoir participé à Buzzons contre le sexisme, c’était une bonne expérience pour moi. »
Léonie : « Si ça peut permettre de faire bouger les choses un peu partout, il faut le faire et continuer à le faire tant qu’il le faudra. »
« Pour moi, c’était important d’aller sur scène à Paris pour écouter l’avis et avoir le ressenti du jury. Avoir un retour, c’est essentiel. »
Le classement que vous pouvez découvrir ci-dessous fût bien difficile à établir.
Palmarès Enseignement Agricole :
1er Prix : Stop au harcèlement de rue, Lycée Radinghem (62)
(récompensé également par le jury national par le 3ème prix ex-aequo)
2ème prix : Les véritables influenceuses du lycée privé de la vallée de l'Hérault de Gignac (34)
3ème prix : Clip Egalité Hommes-femmes dans le milieu agricole, Lycée La Vinadie, Figeac (46)1er prix ex æquo au niveau national et 2ème prix Occitanie)
ET EN BONUS ! un grand bravo au LPA de la Somme Péronne (80), ex æquo au niveau national, et prix du Festival féministe du film documentaire d’Arcueil, Femmes en Résistance, avec leur vidéo « Lycée de Filles »,qui a particulièrement touché les membres du jury national ainsi que les organisatrices du concours.
Les 3 prix de « l’ Enseignement Agricole » ont été remis par Sandrine Martinage lors de la cérémonie organisée dans le grand auditorium de l’Hôtel de ville de Paris le mercredi 24 mai 2023.
Les lycéen.es de Radinghem et de Péronne présent.es dans la salle ont été fier.e.s de voir leur vidéos projetées et d’entendre les commentaires élogieux des membres du jury.
Retour sur l’aventure des élèves de seconde SAPAT du lycée de Péronne avec Régis Peltier, enseignant d’ESC.
« C’était la première fois que je participais au concours Buzzons contre le sexisme.Ce n’était pas une évidence pour moi. D’un point de vue pédagogique, j’ai toujours détesté le côté compétitif des concours. Mais en 2022, pour la première fois, je me suis lancé dans un concours.
J’ai participé avec une classe au Prix « Jeunesse pour l’égalité » avec une super classe de CAPA 2 SAPVER. Nous étions finalistes mais quand nous avons vu que les gagnants venaient de grands lycées et même d’hypokhâgne, ça a été terrible pour les élèves. Elles n’avaient aucune chance et elles se sont prises une sacrée gifle de violence symbolique en pleine face. Je m’en suis voulu de leur avoir fait subir ça.
Parmi les élèves qui ont participé au court-métrage « Lycée de filles », il y en avait 4 qui étaient dans cette classe de CAPA 2 SAPVER auparavant (Chloé, Camille, Elisa et Tya). Quand je leur ai proposé de participer à Buzzons contre le sexisme, elles étaient à la fois – et paradoxalement - défaitistes par avance et tout à fait revanchardes. Elles voulaient participer, tout en prévenant les autres élèves de la classe que les chances étaient faibles de réussir face à la concurrence – jugée déloyale – d’autres établissements scolaires.
De mon côté, en tant qu’enseignant, j’ai participé à ce concours parce qu’il y avait un Prix spécial Enseignement Agricole et qu’il était dommage de laisser passer une occasion de dénoncer le sexisme dans nos lycées à l’identité spécifique. C’était aussi l’occasion de parler des codes cinématographiques avec mes élèves (cadrage rapproché, montage cut, esthétique du noir et blanc, rythme et dosage de l’humour, etc).
Et c’est la force du message que nous voulions faire passer qui a écrasé tous nos doutes. Il fallait qu’on dénonce l’absence de mixité dans nos filières et les graves conséquences sociales qui en découlent. Il fallait que le jury de Buzzons contre le sexisme nous entende, il fallait qu’il voie les visages face caméra et entende les voix de ces jeunes filles « parquées entre filles « dans un lycée de filles quelque part dans un lycée professionnel agricole de la Somme.
Notre participation est devenue une évidence. Elle est devenue un cri.
Les élèves de la filière SAPAT ressentent une forme de sexisme institutionnel. Pour elles, les filières services aux personnes sont le fruit de la survivance des écoles ménagères du passé, où le public est naturellement 100 % féminin depuis toujours. Cette translation de la « bonne épouse d’agriculteur » à la « femme-qui-aide sur le territoire » ne les dupe pas. La vidéo montre au contraire une vraie prise de conscience. Pour la filière CGEH, c’est différent… Les garçons ont disparu progressivement des classes tout au long des vingt dernières années. Dans le même temps, les métiers liés au cheval se sont beaucoup féminisés et malheureusement, pour certains jeunes garçons, dévirilisés. Ils sont devenus « des métiers de filles ». Et nous sommes maintenant dans un cercle vicieux.
En SAPAT comme en CGEH, nous, les enseignants du lycée nous sentons bien impuissants… Dans la vidéo, à propos de l’éducation à l’égalité fille/garçon, une élève dit à un moment que « les profs prêchent un peu dans le désert » parce que les élèves sont « toutes d’accord avec eux »… C’est tellement vrai... C’est exactement ce que je ressens face à mes classes exclusivement féminines dans lesquelles les garçons ne veulent pas aller.
Participer à Buzzons contre le sexisme, accompagner le cri de révolte de mes élèves et filmer cette contestation bouillonnante, a ainsi été pour moi une façon d’agir vraiment. »
Ce qu’en disent les élèves :
Coline :
« Il y a encore trop de sexisme dans les lycées, notre vidéo a servi à faire passer un message »
« Je suis contente d’avoir participé à Buzzons contre le sexisme, c’était une bonne expérience pour moi. »
Léonie : « Si ça peut permettre de faire bouger les choses un peu partout, il faut le faire et continuer à le faire tant qu’il le faudra. »
- « J’ai bien aimé la cérémonie finale car on a pu à la fois découvrir les vidéos des autres et apprendre plein de choses. »
« Pour moi, c’était important d’aller sur scène à Paris pour écouter l’avis et avoir le ressenti du jury. Avoir un retour, c’est essentiel. »
Référent(s) du projet
établissements
Public cible
- Tout niveau
Thématiques principales
- Egalité et Genre
- Discriminations
Type de support
Média (vidéo, podcast)
Site Internet
https://matilda.education/mod/page/view.php?id=1537